Les figures dites des contes basques nous ont été dévoilées sur la grande table en bois du bel atelier des sommets de La Crouzette, éminence depuis laquelle la vue sur toute la vallée où serpente l’Agout signale brillante ces éclats aux prunelles qui voient loin.

Le séjour de Didier Cros où ce jour là sont conviés amis et complice pour déballer les merveilles de l’été, nous sommes en automne et Didier Cros a exprimé sur de petites formes de bois entre 18 sur 30 cm une pleine moisson de nombreuses figures. Trognes et masques, portant voiles et rictus, fanfreluches et quincailleries, toute une population au cousinage des grotesques et des portraits de cette population à l’espagnolade des contrées du temps de Goya. On n’est pas descendu si bas, nous sommes restés selon lui sur le territoire Basque.

Ce sont tous des personnages de contes, des caractères pour composer des maximes, des acteurs et actrices de farces, ils font tout ou une partie de ce qu’étaient cette plèbe qui peuplait les contes et les récits anciens aux anecdotes fixées dans l’ambre de la littérature d’un genre picaresque.

Leur verbe haut, au point de vue distingué, dont toute la distraction unique est partagée est celle de la conversation, dans des échanges sont insolites on a la vague impression de reconnaître certains pittoresques. Le pied nu, la main chapardeuse ces sujets qu’on place ensemble, dont la hardiesse de caractères est ébauchée d’un trait aux couleurs digne des illustrations d’un livre aux images

Personnage au chef dissimulé sous une cape de capuche à secrète vie, un tricorne scintille de la garde civile, voile et mantille, ces héros et héroïnes de fables ont beaucoup à nous apprendre. Ils sont aussi de ces personnages d’un théâtre à inventer : la « fiancée » vieillarde fardée toujours en attente du promis qui n’est jamais revenu, le juge aux gants blancs et son masque grimaçant, le sceptique qui pointe railleur la controverse des doutes, le contorsionniste, un veilleur de plage au feu couvant sous son manteau, le conteur des drôles, le vagabond au « bien nez », le mendiant au « raz vie », la madre duègne,..

Ces  personnages inspirent, qui espèrent trouver leurs audiences parmi la presse des badauds. Ils cherchent à vous intéresser à leur sort, ils vont vous retenir par ce qu’ils ont une histoire à vous conter. Des petits précipités de vies inventées enchantent l’imagination, ils activent une mémoire de la palabre, des puissances de la mémoire qui nous embarquent tous sur le frêle esquif qui transporte le long des cours de la vie..